Lexique des organisations et objets techniques
ACM Association for Computing Machinery
AFIPS American Federation of Information Processing Societies
AFOSR Air Force Office of Scientific Research
ALA American Library Association
ARC Augmentation Research Center
ARPA Advanced Research Projects Agency
ARPANET Advanced Research Projects Agency NETwork
AT&T American Telephone and Telegraph Company
BBN Bolt Beranek and Newman
CCNY City College of New York
CCR Command and Control Research
CMU Carnegie Mellon University
CTSS Compatible Time-Sharing System
DEC Digital Equipment Corporation
DEL Decode-Encode Language
DNS Domain Name System
DoD United States Department of Defense
DTSS Darthmouth Time-Sharing System
ESD Electronic Systems Division
FRESS File Retrieval and Editing System
FTP File Transfer Protocol
H-LAM/T Human using Language, Artifacts, and Methodology, in which he is Trained
IBM International Business Machines Corporation
IEEE International Electrical and Electronic Engineering
IETF Internet Engineering Task Force
IFIP International Federation of Information Processing
IMP Interface Message Processor
INWG International Network Working Group
IPTO Information Processing Technology Office
LCS Laboratory for Computer Science
MAC Multi Access Computer, ou Machine-Aided Cognition
MEMEX MEMory EXtender
MIT Massachussets Institute of Technology
NAC Network Analysis Corporation
NACA National Advisory Committee for Aeronautics
NASA National Aeronautics and Space Administration
NCP Network Control Program ou Network Control Protocol
NIC Network Information Center
NIH National Institutes of Health
NIL Network Interchange Language
NLS oN-Line System
NMC Network Measurement Center
NPL National Physical Laboratory
NRL Naval Research Laboratory
NSF National Science Foundation
NWG Network Working Group
ONR Office of Naval Research
PDP Programmed Data Processor
RESISTORS Radically Emphatic Students Interested In Science, Technology, and Others Studies
RFC Request For Comment
RFP Request For Proposal
RFQ Request For Quotation
RLE Research Laboratory for Electronics
SAGE Semi-Automatic Ground Environment
SDC System Development Corporation
SDS Scientific Data Systems
SRI Stanford Research Institute
TCP/IP Transmission Control Protocol/Internet Protocol
TIP Terminal Interface Processor
UCB University of California at Berkeley
UCLA University of California at Los Angeles
UCSB University of California at Santa Barbara
UUCP Unix-to-Unix CoPy
USENET Unix User NETwork
ARC (Augmentation Research Center) :
Nom du laboratoire fondé par Douglas Engelbart au SRI en 1959, consacré à ses recherches sur " l’augmentation ", i.e. les moyens techniques d’améliorer l’efficacité du travail intellectuel. L’ARC est l’un des principaux foyers de la recherche informatique durant les années 60, d’où sortiront la plupart des innovations essentielles dans le domaine des interfaces (comme la célèbre souris), de l’hypertexte et des messageries collectives.
ARPA (Advanced Research Projects Agency : Agence pour les Projets de Recherche Avancée) :
Créée en janvier 1958 par le Président Eisenhower, après le lancement du Spoutnik par les Soviétiques.Implantée au sein du Pentagone, l’ARPA avait à l’origine pour mission principale de coiffer et de fédérer toutes les recherches intéressant le Pentagone. L’ARPA deviendra, à partir de la création de l’IPTO en 1962, la principale agence de financement de la recherche informatique universitaire.
ARPA’s Contractors (Contractants de l’ARPA) :
Chercheurs informaticiens travaillant dans différentes universités et qui sont en contrat avec l’ARPA. Ce petit réseau (qui comptera une trentaine de membres vers 1967) est mis sur pied par Licklider lors de son passage à l’IPTO (62-64) et renforcé par ses différents successeurs (réunions annuelles des chercheurs, réseau des doctorants...). Ce sont les ARPA’s Contractors qui formeront l’ossature humaine, organisationnelle et scientifique d’ARPANET.
ARPANET (abréviation de ARPA NETwork) :
Nom du projet du réseau de l’ARPA lancé en 1966-67 à l’initiative de Robert Taylor, responsable de l’IPTO, et piloté par Larry Roberts. ARPANET est le premier véritable réseau informatique de communication, reliant les ordinateurs des universités américaines (connectées à l’automne 1969) et visant le partage des ressources informatiques des laboratoires en contrat avec l’ARPA.
AT&T (American Telephone and Telegraph Company) :
Principale firme américaine dans le domaine des télécommunications, sur lequel elle exerce dans les années 60 un véritable monopole. AT&T s’est opposée aux projets de communication fondés sur la transmission par paquets, comme le projet de Paul Baran de la RAND Corporation, qui a échoué en partie à cause de cette opposition, ou le projet ARPANET, auquel AT&T participera avec réticence.
BBN (Bolt Beranek and Newman) :
A l’origine entreprise de consultants en acoustique, la firme BBN se réoriente à partir de 1958 vers l’informatique interactive, en participant, sous l’impulsion de Licklider, aux premiers projets de time-sharing. En 1968, BBN remporte l’appel d’offres de l’ARPA pour la construction du réseau et devient ainsi l’un des principaux acteurs d’ARPANET, chargé de l’infrastructure matérielle du réseau. La construction et la connexion des IMP, les ordinateurs " coeurs du réseau ", est assurée par une équipe dirigée par Frank Heart et Robert Kahn.
Computation Center (Centre de Calcul) :
Laboratoire informatique du MIT, créé au sein du Department of Electrical Engineering en 1956 par Phil Morse. Le Computation Center, dirigé également par Corbato à partir de 1960, est le premier foyer de recherche sur les ordinateurs à temps partagé (time-sharing).
CTSS (Compatible Time-Sharing System) :
L’un des premiers véritables systèmes de time-sharing, construits au sein du Computation Center du MIT par Fernando Corbato et son équipe en 1961. Le CTSS deviendra en 1963 le support technique de l’important projet de time-sharing lancé au MIT : le Project MAC. CTSS est l’un des premiers systèmes informatiques interactifs et conversationnels.
DEC (Digital Equipment Corporation) :
Actuellement l’une des principales entreprises informatiques américaines (DEC est notamment à l'origine d’Alta Vista), DEC est fondée vers 1958 par quelques pionniers de l’informatique, dont Kenneth Olson. Dès sa création, la jeune société devient célèbre en construisant le PDP-1, premier ordinateur à temps réel commercialisé et premier mini-ordinateur. Le PDP-1 sera le support de plusieurs projets de time-sharing (dont celui de BBN).
IBM (International Business Machines Corporation) :
La célèbre firme, acteur dominant de l’informatique américaine et mondiale, s’est constamment tenue à l’écart du processus d’émergence de l’informatique interactive (réticences face au time-sharing jusqu’au milieu des années 60) et d’ARPANET (refus de participer à l’appel d’offres de l’ARPA de 1968 pour la construction du réseau).
IMP (Interface Message Processor) :
Petit ordinateur spécialisé dans la commutation des messages (sorte de routeur), dont l’idée revient à Wes Clark, qui propose en 1967 de décharger les ordinateurs des universités des tâches de commutation. Les IMP forment le sous-réseau (subnetwork) d’ARPANET et sont construits par la firme BBN, qui remporte l’appel d’offres de l’ARPA en décembre 1968. Les IMP permettent d’assurer la compatibilité des connexions entre les ordinateurs hétérogènes des quatre universités, connectées à la fin 1969.
IPTO (Information Processing Techniques Office : Bureau des Techniques de Traitement de l'Information) :
Service des recherches informatiques de l’ARPA, créé par Licklider dès son arrivée à l’ARPA en 1962. Dirigé par Licklider de 1962 à 1964, Ivan Sutherland (1964-66), Robert Taylor (1966-69) et Larry Roberts (1969-73), l’IPTO joue dans les années 60 un rôle prédominant dans le financement de multiples projets de recherche avancée en informatique (notamment dans le time-sharing, l’Intelligence Artificielle, les interfaces graphiques), dans la constitution d’un réseau de chercheurs en contrat avec l’ARPA (les ARPA’s Contractors) et surtout dans l’émergence d’ARPANET, le projet le plus célèbre du service. C’est l’IPTO, animé surtout par Larry Roberts, qui dirigera d’un bout à l’autre la construction du premier réseau d’ordinateurs.
MAC Project ou Project MAC (pouvant signifier : Multi Access Computer : Ordinateur à Accès Multiple ou Machine-Aided Cognition : Cognition Assistée par Machine) :
Le Project MAC est un vaste projet de time-sharing lancé au MIT en 1963 par Robert Fano et financé par l’ARPA/IPTO (Licklider), visant des objectifs à la fois techniques (rendre l’ordinateur accessible aux utilisateurs de n’importe quel endroit du MIT), sociaux (aider à l’émergence d’une communauté en ligne) et cognitifs (permettre le partage des ressources, la mutualisation des recherches). Par son succès, son ampleur et ses multiples dimensions, le Project MAC constitue une étape capitale dans le processus d’émergence de l’informatique interactive et d’ARPANET, dont il constitue une véritable préfiguration.
NIC (Network Information Center : Centre d’Information du Réseau) :
Cette organisation propre au réseau a été créée sur proposition de Douglas Engelbart (l’un des rares chercheurs favorables au projet d’ARPA Network lors de la première réunion d’avril 67). Elle est donc implantée au SRI dès 1968. Première émanation d’ARPANET, le Network Information Center est chargé de la collecte et de la gestion des ressources informationnelles du réseau, notamment de la gestion des RFC et de la maintenance des tables d’adresses des serveurs. Le NIC annonce l’organisme qui sera responsable plus tard de l’attribution des noms de domaines et des adresses Internet, l’InterNIC, devenu aujourd’hui ICANN (Internet Corporation for Assigned Names & Numbers).
NMC (Network Measurement Center : Centre de Mesure du Réseau) :
Implanté à UCLA à l’automne 68 par Leonard Kleinrock (l’un des pionniers de la transmission par paquets), le NMC est un centre technique d’évaluation des performances du réseau et de surveillance des flux de données. La création de ce centre d’évaluation " traduit " l’implication de longue date de Kleinrock dans les travaux sur la transmission des données et explique le choix de UCLA comme premier site connecté d’ARPANET (le NMC devait être en mesure de tester les flux de données dès la mise en service du réseau).
NPL (National Physical Laboratory) :
Célèbre laboratoire britannique de physique et foyer des recherches de Davies et Scantelbury sur un nouveau mode de transmission des données : la commutation par paquets. Davies et Scantelbury mettront en oeuvre un projet de réseau expérimental à la même époque qu’ARPANET.
Groupe de recherche sur les protocoles de communication, créé à l’été 68 à l’initiative de Elmer Shapiro (jeune chercheur du SRI). Le NWG rassemble les doctorants des quatre sites d’ARPANET (dont Steve Crocker qui en sera le responsable), qui vont se consacrer avec passion aux recherches sur le terrain alors totalement vierge des protocoles de communication entre ordinateurs. Les travaux des étudiants du NWG aboutiront à la mise au point des premiers protocoles et des premières applications (comme TELNET ou FTP) d’ARPANET. Le NWG a joué un rôle majeur dans la naissance et le développement d’ARPANET, dont il a accompagné la croissance (passant de cinq membres en 1969 à près d’une centaine de chercheurs en 1971), structuré la communication interne (par le dispositif des RFC) et répandu les valeurs fondatrices (liberté d’expression, " méritocratie informelle ", etc).
PDP-1 (Programmed Data Processor) :
Premier ordinateur construit par la jeune entreprise DEC vers 1958.
RAND Corporation (acronyme de Research ANd Development) :
La RAND Corporation, créée en 1948, est devenue l’une des plus célèbres think-tank (comité d’experts) au service du gouvernement américain et surtout du Pentagone. Implantée à Santa Monica en Californie, la RAND Corporation a joué un rôle important dans la recherche informatique dans les années 50-60 (notamment par son implication dans le projet SAGE, la création de SDC, les travaux sur les réseaux...). C’est au sein de la RAND Corporation que Paul Baran élabore, de 1961 à 1965, le projet de réseau militaire distribué, fondé sur la transmission par paquets et pouvant résister à une attaque nucléaire. Ce projet, abandonné en 1965, sera par la suite confondu avec ARPANET, avec lequel il n’a eu pourtant aucun lien direct.
RFC (Request For Comments : demande de commentaires) :
Dispositif d’information et de communication propre au réseau créé à l’initiative de Steve Crocker en avril 1969, les RFC sont à l’origine un document de travail permettant de noter les propositions d’un invididu ou d’un groupe impliqué dans les recherches du Network Working Group sur les protocoles. Conçues comme un système de " documentation ouverte ", les RFC vont permettre de nouvelles pratiques de communication scientifique souples, non-hiérarchiques et informelles. Elles vont rapidement structurer le réseau des chercheurs mobilisés, accélérer les recherches collectives sur les protocoles et devenir le symbole fort de la nouvelle culture émergente. Par la suite, les RFC seront la mémoire collective interne d’Internet, consignant toutes les normes techniques adoptées par le réseau.
RLE (Research Laboratory for Electronics) :
Le Research Laboratory for Electronics a été créé au MIT pendant la Seconde Guerre Mondiale, pour développer les recherches sur les radars. Très marqué par la cybernétique de Wiener, qui y organise un séminaire hebdomadaire en 1947 avec de nombreux chercheurs de Cambridge, le RLE a joué un rôle essentiel dans les années 50 au MIT, comme support de nombreuses recherches inter-disciplinaires menées dans l’esprit du fondateur de la cybernétique. Matrice d’un autre laboratoire célèbre, le Lincoln Laboratory, le Research Laboratory for Electronics a été également un lieu de formation de quelques acteurs majeurs de l’informatique interactive, imprégnés des thèses cybernétiques, comme Jerôme Wiesner, futur conseiller scientifique de Kennedy, Licklider et Robert Fano.
SAGE (Semi-Automatic Ground Environment) :
Vaste projet d’alerte et de défense anti-aérienne, mis sur pied dans les années 50 par l’US Air Force pour faire face à une éventuelle attaque soviétique. Le projet SAGE, élaboré au sein du Lincoln Laboratory, reposait sur un réseau d’ordinateurs et de terminaux fonctionnant en temps réel et conçus selon le modèle du Whirlwind. Il a été l’occasion d’une floraison d’innovations en informatique et a constitué une véritable pépinière de chercheurs, appelés à jouer un rôle important dans les années 60.
SDC (System Development Corporation) :
Entreprise d’informatique née dans les années 50, sur une initiative de la RAND Corporation pour assurer la formation des centaines de programmeurs mobilisés dans le cadre du projet SAGE. Par la suite, SDC deviendra un important partenaire de l’US Air Force, sera la première entreprise en contrat avec l’ARPA en 1962 et mènera de nombreux travaux sur les logiciels (SDC sera à l’origine du premier logiciel de gestion de serveur, ORBIT ). Lors de l’arrivée de Licklider à l’ARPA en 1962, celui-ci s’opposera à SDC, qui est alors partisan des systèmes de batch processing, opposés au time-sharing .
SRI (Stanford Research Institute) :
Institut de recherche de la prestigieuse Université de Stanford en Californie. Le SRI est le lieu d’accueil du laboratoire (l’ARC) et des travaux de Douglas Engelbart et, du fait de l’implication précoce de celui-ci dans le projet d’ARPA Network, sera l’un des quatre premiers sites retenus pour le lancement d’ARPANET (le SRI sera ainsi le deuxième " noeud " connecté au réseau en octobre 1969). Par ailleurs, le SRI héberge le Network Information Center et se trouve fortement mobilisé par l’IPTO pour la conception du réseau, les recherches sur les protocoles, etc.
TIME-SHARING (temps partagé) :
Type de système d’exploitation des ordinateurs, apparu à la fin des années 50 au MIT, s’opposant au traitement par lots (batch processing). L’objectif principal des systèmes de time-sharing est de permettre le partage des temps de traitement d’un ordinateur entre différents utilisateurs, en éliminant l’attente trop contraignante du traitement par lots. Né d’une nécessité interne à la technique d’augmenter la productivité des machines et des ressources informatiques, le mouvement vers le time-sharing, développé au MIT et dans quelques universités à la charnière des années 50-60, est devenu la base d’un nouveau modèle de l’informatique : l’informatique interactive. Par ses dimensions sociales (les " communautés en ligne "), socio-cognitives (partage des ressources, travail coopératif), techniques (accès collectif, à distance et interactif à l’ordinateur, mise en réseaux d’ordinateurs hétérogènes) et par les acteurs et les forces mobilisés, le time-sharing a joué un rôle majeur dans l’émergence d’ARPANET.
UCLA (University of California at Los Angeles) :
UCLA est choisie par l’IPTO pour être le premier " noeud " du réseau, en raison de l’implantation du Network Measurement Center de Kleinrock, qui dirige l’une des équipes d’ARPANET (Vinton Cerf, Steve Crocker, Wingfield...). L’ordinateur central de l’université (un Sigma-7) est connecté au premier IMP, livré par BBN, le 1er septembre 1969 et la première transmission d’ARPANET a lieu entre UCLA et le SRI au début octobre.
UCSB (University of California at Santa Barbara) :
Troisième site d’ARPANET, l’UCSB a été choisie en raison des travaux menés par deux chercheurs, Glen Culler et Burton Fried, sur le " rafraîchissement " du réseau (la régénération des signaux). L’UCSB est connectée à ARPANET le 1er novembre 1969.
L’Université d’Utah à Salt Lake City est le quatrième site du réseau, choisi en raison des recherches avancées sur le graphisme (graphics), menées par Dave Evans et Ivan Sutherland, ancien responsable de l’IPTO, rejoints en 69 par Robert Taylor (successeur de Sutherland à l’IPTO et initiateur du projet d’ARPA Network). L’Université d’Utah est connectée en décembre 69.